Nous avons été appelé à l'école

Je suis né et grandi à Sadiouroula, un village dans la commune de Gouandiaka, Kalana. Il y'avais pas l'ecole dans mon village. L'ecole le plus proche était à 4km (Niessoumala).
Sadiouroula est l'un des 23 villages constituant la commune rurale de Goundiaka. 
Ici en photo avec mes amis au villages.


Il y'avais deux ecole dans ma commune qui sont :  Kalana (20km) et Niessoumala (4km). L'ecole qui etait proche de mon village est  Niessoumala.  Nous marchons chaque matin environ 4 km pour aller a l'ecole et 4km le soir pour retourner. L'histoire nous apprends que le matin nous marchons pour aller a l'ecole et le soir nous courront pour retourner. 
Cette règle est toujours respectée.Très tôt le matin les maman préparaient à manger et nous transportons cela avec nous en plus de nos outils scolaires.
En réalité nous n'avons pas choisi d'aller à l'ecole.
A midi, dans la cours de l'ecole, nous nous regroupons sous un arbre pour manger nos plats. Nous avions un chef élu par la force. C'est un autre histoire, nous discuterons cela dans un autre post.

Nous n'avons pas choisi d'aller à l'ecole, nous avons été appélé pour aller à l'ecole. Nos parents ne nous ont pas amené à l'ecole, ils nous ont deposé. Car aller à l'ecole n'etait ni leur choix ni notre choix.  Nos parents faisaient tout possible pour prouver au directeur que nous ne pouvons pas aller à  l'ecole (enfant unique, maladie, immigration). Nous sommes la derniere génération des gens qui ont été appelés". Nos parents prenaient des "Professeur" comme des demi-dieu. Ils pouvaient pas dire non au "professeur". Et pour sauver leur enfant d'un vrai bastonnade, certain maman accompagnaient leur enfant pour supplier le professeur.
Mon papa n'a jamais voulu que je pars a l'ecole. Il a usé de toute sa force et stratégie pour que son dernier enfant ne s'éloigne pas de lui. Il avait ces arguments.

Par peur de travaux du champs, l'ecole pour nous était le moindre mal. Au moins, il nous évitait d'aller au champ. Il arrivait plusieurs fois que nous quittons à la maison pour aller à l'ecole mais sans vraiment y arriver. Ca c'était le "bassa failai time" ou la chasse des margouillats.
Selon l'humeur du professeur, un petit retard était synonime de "Par quatre". Beaucoup d'entre nous ont arreté de fréquenter par peur de "Par quatre". Je suis l'un des peureux qui preferait un "Par quatre" que d'aller au champ.
La lampe à pétrole était un luxe, nous on avait "Gazoni".

C'est la peur d'aller au champ qui a forgé à beaucoup d'entre nous l'amour de l'ecole. En toute sincérité, la motivation d'aller à l'ecole était faible pour nous. Nous rêvons tous d'etre "comme Monsieur". A la maison, les grands-frere faisaient tous pour nous décourager d'aller a l'école en prenant des exemples des gens qui n'ont jamais ete a l'ecole et qui ont reussi : Sakôrô Toumani, Brema ouillé... Par ce que en restant a la maison, nous allons les aider... au champ.
Nous avons cultivé et arrosé les jardins de la femme de nos maitres (Monsieur Tamboura, Monsieur Dembele, Monsieur Diallo). Nous avons cultivé le champ de nos maitre...Et même si nous rencontrons le professeur au marché nous courons pour lui dire " Bonjour Monsieur". C'était un respect. Le prof nous aimait.



A l'approche des examens (CP), les profs nous donnaient des cours de nuit gratuit et les cours de soirs gratuit sans 1 Fcfa. Ils voulaient que notre reussite, leur fierté, il n'avaient pas beaucoup de salaire mais aimaient leur métier. A notre époque il y'avait pas de grève des enseignants malgré leur salaire minable.
C'était la derniere générations des enseignants de métier et de passion

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